LIVE YANKEE

Un trois-mâts construit en 1853 par Horace Merriam à Rockland, Maine.
Certains navires pouvaient passer des mois à franchir le Cap Horn. En témoigne le diagramme de fils dans cette boîte, jour après jour entre mars, avril, et mai 1872.
Un calvaire au travers du chaos et de la fureur. Balancements fulgurants, métronome de Satan.
« Brusquement, tout le navire frémit, désespérément, il vient de plonger/ La coque a glissé au fond du gouffre. Sans vitesse, on ne peut pas manœuvrer/ Les hommes retiennent leur souffle. Les secondes sont des heures./ Les hommes attendent que le sort décide. Le navire va chavirer. Les fusées des basses vergues sous le vent sont dans l'eau./ Tout ce qu'il était humainement possible de voir comme furie dans ce monde, on l'a vu. Et tout à coup, c'est le miracle. Lentement, très lentement, la mâture se redresse/ Personne n'a prononcé un mot, poussé un cri. À chacune de ces agonies, les hommes vieillissent de plusieurs années. »
Jean Randier, Hommes et navires au Cap Horn