LES RÉGATES DE CONLEAU

C’est sur l’eau que bat le cœur réel de la fête : Voyez l’inextricable pêle-mêle d’embarcations courant en tous sens et sous toutes les allures, virant, louvoyant, et se croisant sans cesse. Avec quelle habileté, quelle fougue les sinagots manoeuvrent leurs chaloupes. Chacun est fermement décidé à en découdre alors bien sûr les abordages sont inévitables.. On s’adresse à bout portant les plus énergiques jurons, et dans cette indescriptible pagaille de mâts et de voiles, les coups de gaffe et d’avirons appuient vivement les dires !
Au cours de la même journée succèderont aux régates de sinagots celles des yachts de la grande série (Suzette, un plan Guédon à Alfred Douault, vainqueur de la Coupe de France est de retour dans les eaux du Golfe) celle des bateaux-modèles, non moins âprement disputées (Louis Dyèvre y a même inscrit un modèle réduit de son beau Maïta) et encore celle des moj plad. Dans la course réservée aux infatigables passeuses de Séné, qui assurent par tout temps le passage de la presqu’île de Langle à Conleau, c’est la jeune et vigoureuse Marie-Vincente qui remporte en premier prix la fameuse biquette blanche. Et comme son fiancé n’est autre qu’un jeune sinagot lui aussi vainqueur dans sa série, demain, le chroniqueur du Journal de Vannes a son titre tout trouvé : « La force fait l’union ! »
De Bararac’h à Penerf, de l’île de Lerne à Moustérian, de Béluré à Pen ar Bleiz, ces deux-là se promettent de faire des merveilles.